L’ange-Le pardon

Je loge ton venin, mon affreux dragon. J’accuse ta bile en mon sein, profond. Viens, arraches, détruit, pourfend. Et siffle injure, abois, écrase. Élimine-moi une bonne fois.

Chacun de tes trous de balle, sur ma peau se baignent d’un petit lac sanguin. Tes yeux brûlent hagards, tu sens l’horreur de ton action. Tu te sens impuissant, ô mon ange, mon enfant, tu refuses l’inconscient. Viens te cacher dans mes bras, n’aie plus peur, tu es triste, tu as mal tant et tant. Tes blessures sont des cratères amniotiques, d’où naissent des fleurs d’amour. Ton mal nécessaire a fait naître un bleu jardin sur ma peau, inconnu jusqu’à maintenant.